La séance de travail des syndics du district du Gros-de-Vaud s’est déroulée le jeudi 8 octobre sous
la houlette du Préfet du district Pascal Dessauges. L’occasion d’aborder la problématique du
Moustique tigre en compagnie de deux spécialistes en la matière. Connaître le moustique tigre, c’est
aider à le combattre !
Les deux invités Dre Alexandra N’Goran, médecin spécialiste en épidémiologie des maladies
transmissibles et Pr Daniel Cherix, biologiste, Professeur honoraire au Département d’écologie et
d’évolution de l’Université de Lausanne et Conservateur au musée cantonal de zoologie de Lausanne
présentent cet insecte qui inquiète les autorités sanitaires. Du fait de sa capacité potentielle à
transmettre des maladies exotiques graves comme (dengue, chikungunya, zika), même en Suisse si ces
dernières ont été importées par des voyageurs arrivant des zones endémiques, des mesures doivent
être prises pour limiter sa présence.
Ce grand voyageur qui vole mal (il se déplace que de quelques mètres par son propre vol)
adapte ses déplacements en fonction des transports qu’il rencontre, autocars, camions, avions,
voitures, camping-cars, etc. s’installe volontiers dans les restoroutes, les gares, les centres
commerciaux et autres lieux à densité de population importante. Une fois sur place il colonise de
petites quantités d’eau telles coupelles, poubelles, trous dans les murs, vieux pneus etc. qui
contiennent de l’eau stagnante. Si l’on n’intervient pas rapidement, en été d’un seul moustique,
vous aurez en quelques mois des milliers voire des millions de moustiques. La période de
développement dans nos latitudes commence à mi-avril à mi-août la densité la plus élevée puis vers
la fin septembre les moustiques se préparent pour surmonter l’hiver », explique le professeur Daniel
Cherix qui ajoute que le Moustique tigre est transmetteur de la maladie et non pas porteur. Pour
transmettre la maladie, celle-ci doit être présente sur le territoire. Ce n’est pas un moustique
forestier mais plutôt urbain, endroit où il trouve des proies. Ne dépasse pas les 700 m d’altitude.
Le moustique tigre pique l’homme comme les animaux pendant la journée et à plusieurs
reprises. Après l’accouplement, la femelle du moustique doit faire un repas de sang pour compléter
le développement de ses œufs. Suit la phase aquatique, elle pond juste en dessus de la surface de
l’eau (morceau de bois, branche) puis l’élévation du niveau de l’eau due aux pluies permet
l’éclosion des œufs.
Comment combattre le moustique tigre qui est considéré comme l’une des espèces invasives les
plus redoutées ? D’abord observez l’insecte qui est de couleur blanche et noire sur les pattes, le
thorax est noir avec une bande banche (voir photo). Le photographier et si possible conserver un
spécimen de moustique emballé dans une boîte avec de la ouate et le signaler, voir adresse
ci-dessous pour envoi du spécimen.
Situation dans le canton de Vaud. Bien qu’il soit impossible de maîtriser l’expansion du
moustique tigre, ses densités peuvent être réduites grâce à un travail coordonné entre les autorités
cantonales, communales et les citoyens. Une surveillance nationale sur divers sites est organisée
ainsi que la pose de pièges (pot avec un bâton à l’intérieur sur lequel la femelle pondra ses œufs)
dans les zones sensibles. Surveillance, matériel d’information, matériel de traitement (bio),
formation de personnes de terrain, définition des interventions communales, réflexions sur la mise
en place de bases légales se poursuivront en 2021.
Renseignents www.moustiques-suisse.ch;
Envoi spécimen du moustique tigre en Suisse romande: Prof. Daniel Cherix, Dép. d’écologie et
d’évolution, Université de Lausanne, Quartier UNIL-Sorge Bâtiment Biophore, CH – 1015 Lausanne
Dany Schaer
Octobre 2020
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