Les paysages et la faune sauvage sont les joyaux de notre pays. Ils sont pourtant en grave danger
notamment avec la nouvelle loi sur la chasse qui affaiblit la protection des espèces animales et
encourage les décisions arbitraires. Transférer les compétences de gestion d’espèces protégées de la
Confédération aux cantons n’a aucun sens. La loi dessert la protection tant des forêts de montagne
que de l’agriculture.
Avec ce qui est proposé dans la nouvelle loi, les animaux protégés pourraient être abattus avant
même d’avoir causé le moindre dommage, juste par intime conviction… Des textes suffisamment nébuleux
pour laisser les cantons agir à leur guise. Une nouvelle loi qui affaiblit la protection des espèces
animales et encourage les décisions arbitraires. De plus la loi soumise au Peuple autorise des tirs
de régulation jusque dans les sites de protection de la faune sauvage.
Si une loi prétend « apporter une protection accrue de la faune sauvage » ou « protéger
davantage les espèces indigènes et leurs habitats », il s’agit de mesurer cette revendication
aux faits. Or, selon Claire Richard, députée cantonale vaudoise et présidente des Verts-libéraux
(VD), elle est contredite par la chasse toujours autorisée, y compris la chasse aux trophées – du
tétras-lyre ou lagopède alpin. « Cette révision est une occasion manquée de régler la chasse
d’animaux menacés et plus généralement de renforcer la protection des espèces dans l’esprit du
temps. »
Des animaux protégés tels que lynx, castors, cygnes tuberculés, hérons cendrés, loups,
loutres pourraient être abattus à l’avenir. Les espèces menacées donc en grand danger de
disparition comme le tétras-lyre, le lagopède, la bécasse des bois, le lièvre, ne seront pas
protégées. Le nouveau texte de loi suggère même d’autres amendement. Le Conseil fédéral pourrait
ajouter encore d’autres espèces (harle bièvre, aigle royal, goéland) sur la liste que les cantons
pourraient réguler sans l’approbation des autorités fédérales.
A l’heure actuelle, les forestiers doivent accomplir un travail colossal et prendre des
mesures pour protéger les jeunes arbres contre la voracité des ongulés sauvages alors qu’il pourrait
en aller autrement. Christophe Clivaz, conseiller national Vert (VS) souligne le rôle positif des
prédateurs indigènes que sont le lynx et le loup, qui régulent les ongulés de manière naturelle.
Loup et lynx veillent ainsi au rajeunissement, à la biodiversité et à la robustesse de nos forêts de
montagne. « Elaborer une loi qui affaiblit la protection de la biodiversité est irresponsable »
fait valoir Christophe Clivaz qui ajoute : « Il ne s’agit pas d’opposer la population urbaine à
celle de la campagne ou au milieu des chasseurs, il s’agit de s’opposer à une loi qui nuit à
l’ensemble du pays, car elle signifie une régression pour la protection des espèces.»
Une loi controversée jusque dans le milieu des chasseurs. « La Loi sur la chasse est
combattue par de nombreuses chasseuses et chasseurs responsables, qui ont à cœur de préserver
l’équilibre naturel. « En autorisant les tirs d’animaux protégés et la chasse d’espèces menacées,
cette loi ratée discrédite tout chasseur responsable », Greta Gysin, conseillère nationale Verte
(TI) qui ajoute : « La Loi sur la chasse, telle qu’elle nous est présentée, n’est pas un
compromis, c’est une régression ».
Font partie du comité interpartis opposé à l’objet soumis au vote du 27 septembre : « Loi sur la
chasse Non » des parlementaires Verts, Vert’libéraux, PEV, PS et PLR. Les organisations de défense
de la nature s’opposent également vigoureusement à cette révision de la Loi.
Dany Schaer
Août 2020
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