Plateau du Jorat

La mèche reprend le pli

En mode masqué, le cheveu en bataille retrouve le chemin des salons pour le plus grand bonheur des professionnels de la branche. Clients et clientes ont le ton de l’urgence. « J’ai une tête à faire peur ! Mais vous avez vu ça (en soulevant la mèche qui lui tombe sur les yeux), je n’ose plus sortir. Quand on est confinée ce n’est pas grave… » !

De la grand-maman au jeune cadre dynamique, les clients retrouvent avec bonheur leur coiffeuse préférée. Du côté des salons de coiffure le téléphone sonne et les rendez-vous s’enchaînent dans un ordre strict. Après la mise en place revue et corrigée pour répondre aux exigences sanitaires, (réception des produits désinfectants, gants, boîtes de masque), reste la question des blouses. « J’en ai trois et je fais une « machine » tous les soirs et ça joue bien ainsi », explique Mylène Girelli, Espace 8 à Thierrens, qui n’a pas spécialement souffert de la fermeture. « Mais les premiers jours on avait peur de la catastrophe. Après, j’ai profité de mes enfants, notamment des premiers pas de mon fils. Il était nécessaire de s’organiser dans le quotidien et dans sa tête mais finalement c’était presque plus difficile de rouvrir que de fermer. Aujourd’hui, je suis contente de voir que les clients reviennent, que l’on arrive à bien appliquer les mesures sanitaires. C’est une nouvelle façon d’exercer notre métier et les gestes spontanés doivent être repensés dans un esprit de précaution ».

Chez Evasion Coiffure à Villars-Mendraz, Elodie Favre est au travail et elle a le sourire. Lors de la fermeture on avait surtout peur du virus. Et ensuite on a pris les choses positivement. On a profité du confinement avec nos enfants et fait de belles promenades. Nos voisins ont aussi des enfants et on partageait des moments privilégiés à distance mais agréables. Pour la réouverture c’était plus compliqué - trouver tout le matériel de protection surtout les masques n’était pas facile ». Le téléphone sonne pour un nouveau rendez-vous…

Chez Celte Coiffure, Pili Freymond à Saint-Cierges, une cliente est ravie de retrouver de la « légèreté ». Les mèches tombent et la coupe reprend forme pour son plus grand bonheur. Pili Freymond avoue avoir de la chance de vivre en campagne. « Je n’ai jamais eu le sentiment d’être en confinement. Je faisais des balades avec le chien, du rangement et mon quotidien n’était pas bouleversé. Mon mari a continué de travailler à la commune et moi je rendais service de gauche à droite à des personnes qui ne pouvaient pas sortir. Par contre la réouverture était un peu un casse-tête pour obtenir tout le matériel, réorganiser le local de sorte à respecter les distances. J’avoue que pour les teintures avec le masque ce n’est pas le plus facile mais on s’adapte et on étouffe un peu sous le masque.

A l’évidence les habitudes sont bouleversées et ces virtuoses de la couleur et du ciseau retrouvent leur fidèle clientèle avec bonheur et un regard neuf sur la qualité de vie et l’environnement.
  

  
Dany Schaer

Mai 2020