Payerne

Fête de Saint François d’Assise - patron des animaux

Une messe avec bénédiction des animaux a été célébrée par l’Abbé Olivier Jelen samedi 3 octobre à l’Eglise catholique de Payerne. Avec cette année la participation exceptionnelle de la « Fondation romande pour chiens guides d’aveugles de Brenles».

Un chat tenu dans les bras, un chien en bout de laisse, des petits chiots enlacés dans leur couffin, un labrador fier de sa mission. Ils arrivent alors que les cloches de l’église annoncent l’accueil, la bienveillance, un moment exceptionnel. L’abbé Olivier est sur le parvis, la main aimante caresse un museau qui s’approche de lui. Nous sommes tous liés, tous les êtres vivants entre eux. « Tant que vous n’avez pas aimé un animal, une partie de votre âme sera toujours sans éclat, endormie » Anatole France.

L’église se remplit, masque et distance font partie du décor et pourtant une sérénité se dégage, une paix en chacun de nous à l’image du chant de l’Agneau de Dieu. Chacun trouve sa place, l’amour sera chacun de nous. L’espoir, il aura ton visage… Dans son homélie L’abbé Olivier nous rappelle un message que les jeunes avec d’autres dans le monde nous lancent comme un cri du cœur : « Nous devons changer, nous ne pouvons plus continuer comme avant avec l’ère industrielle. Nous devons faire attention aux dégâts que nous causons au reste du Créé. Des personnes sont devenues les porte-paroles de ces sans-voix, animaux cette fois-ci mis-en-avant. On ne compte plus les dénonciations de mauvais traitements envers l’animal que ce soit dans la vie privée, comme professionnel, et je pense aux abattoirs. Brigitte Bardot, mais aussi Jane Fonda, Kim Bassinger, Diane Fossey (martyre de la cause animale et des gorilles), Pamela Anderson qui lutta contre la fabrication des fourrures. Voilà des noms qui font, malgré certaines fois leur radicalité, avancer la cause animale ! L’abbé Olivier cite aussi Claude-Inga-Barbey qui disait il y a quelques mois dans l’Illustré: « Notre relation à l’animal va changer après cette pandémie et c’est très bien ainsi. S’il y a un endroit où l’humain se comporte mal, c’est avec les animaux, la façon dont on les traite, dont on les consomme. Du fait que la trouille de la maladie est désormais liée à eux, j’espère que cela nous fera réfléchir et changer nos rapports avec les animaux. Ce serait la plus belle chose qui puisse arriver ».

Puis Pascal Aeby, instructeur à la Fondation romande pour chiens guides d’aveugles à Brenles, témoigne. A ses côtés Edna, jeune chienne labrador retriever en formation. « Une perle » selon l’instructeur qui met tout son savoir et son expérience à l’éducation du jeune animal. « Edna a toutes les dispositions pour devenir une compagne apportant une autonomie, une fluidité et une sécurité lors de trajets de son futur détenteur. Edna comme ses « camarades » de la fondation a passé plus d’une année dans une famille d’accueil pour apprendre « les bonnes manières » avant de rejoindre la fondation où elle apprend véritablement son futur métier. Ensuite elle passera un examen avant la première rencontre avec celui ou celle qui deviendra son futur détenteur. Mais je garderai un contact régulier avec Edna jusqu’à la fin de sa vie ».

Il règne un sentiment de paix au cœur de l’église et chacun s’approche pour la bénédiction. L’abbé Olivier demande alors le nom de l’animal et doucement il dépose quelques gouttes d’eau bénite sur sa tête. En quittant les lieux je me souviens d’une lecture conseillée par l’Abbé Olivier : « Mon chien me conduira-t-il au paradis ? » de Xavier Loppinet, éd. du Cerf, 2020.

Dany Schaer

Octobre 2020