Le conférencier Philippe Ligron, responsable de la Food Experience à l’Alimentarium
de Vevey, historien de la cuisine et animateur radio dans l’émission Bille en tête
sur la RTS La 1ère, a plongé les membres de 3ème Jeunesse dans les affres de la
malbouffe. Un tour d’horizon des solutions pour rompre ce lien infernal avec
l’alimentation industrielle et redonner à nos produits de proximité tous les égards
qu’ils méritent.
« Le 6ème sens c’est la passion du cœur », Philippe Ligron
Il y a des souvenirs qui marquent et pour Philippe Ligron c’est l’odeur de la
ratatouille de sa grand-mère qui lui fait prendre conscience que la cuisine est
avant tout un concentré d’amour. Un patrimoine sensoriel qu’il est parfois utile de
réveiller. «L’ère de l’industrialisation à outrance est un tsunami alimentaire. On a
surexploité la terre, on a tout gâché ! Nous devons renouer avec nos racines, avec
des valeurs et le respect du produit ».
Lorsque Philippe Ligron débute à l’Alimentarium en 2016, il impose ne plus
travailler avec des produits industriels. Il fallait oser et il l’a fait. Chacun à
son niveau peut donner au contenu de son assiette une dimension magique. L’envie de
se réapproprier les goûts originels. « Cueillir des fruits frais, se rendre au
marché ou directement chez les producteurs c’est possible et les rencontres n’en
seront que plus belles. Nos agriculteurs ne sont pas des machines à produire une
nourriture industrielle. Quel plus beau cadeau qu’une tomate murie au soleil, des
produits frais de saison et de proximité qui ne viennent pas du bout du monde en
cargo ou en avion. Il faudra certes modifier quelque peu les habitudes et manger
saison, moins de viande ce qui sera bénéfique pour nos artères. Redécouvrons les
céréales et les légumineuses ».
« Savez-vous que la Suisse est le pays qui gaspille le plus d’aliments en Europe.
40% d’aliment sont gaspillés ? Souvent parce l’on achète en grandes surfaces des
emballages qui dépassent nos besoins. L’alimentation du futur est une prise de
conscience. Il est impératif de repenser notre mode alimentaire. L’exclusivité des
grandes surfaces c’est l’arrêt de mort et c’est l’enfer des petits commerces.
L’avenir c’est d’acheter ses produits chez le producteur ».
Un petit tour du côté des spécialités culinaires vaudoises nous apprend que pas
moins de 45 recettes sont à découvrir pour le plus grand plaisir de nos papilles.
Conférence de Philippe Ligron du 13 février qui a parlé de la « Malbouffe » qui
envahit de plus en plus nos espaces de vie.
Dany Schaer
Paru dans le Journal de Moudon et l’Echo du Gros-de-Vaud Février 2019
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