Laska, une jeune chienne Polaire de seize mois, a frôlé la mort, fauchée par un
camion. L’accident stupide, la chienne a fugué, c’est dans ses gênes d’aller voir
ailleurs. Il a suffi d’un moment d’inattention de son propriétaire. Depuis, Laska a
été confiée à l’Association SOS Chiens Polaires. Amputée de la patte avant gauche
elle vit désormais sur trois pattes.
« Lorsque l’éleveuse m’a téléphoné pour me demander si je pouvais accueillir ce
chien vu que son propriétaire ne pouvait plus s’en occuper, j’ai tout de suite dit
oui », se rappelle Carine Mettraux-Pousaz, présidente de l’association SOS Chiens
Polaires. Soignée au Tierspital à Berne, Laska avait eu une première opération le 18
avril dans le but de sauver sa patte. Quand on l’a récupérée elle a été opérée une
seconde fois le 7 juin mais la plaie s’est infectée. Des choix se sont imposés. La
décision de l’amputation a été la plus difficile à prendre de ma vie. Je l’ai prise
pour Laska. L’animal est jeune et l’amputation lui a permis de récupérer très
rapidement et de retrouver une vie active», raconte Carine.
Amputée le 5 juillet, les fils enlevés 14 jours plus tard, les progrès sont
spectaculaires. Nous avons rencontré Laska le 30 juillet à SOS Chiens Polaires. Voir
cette jeune chienne courir, jouer avec ses copains, se baigner dans son bassin avec
fougue et joie de vivre ne laisse aucun doute sur le succès de sa réadaptation. Le
regard porté sur Laska par les autres chiens du refuge ne pose aucun problème.
«L’animal est souvent bien plus tolérant par rapport à la différence que l’homme. Et
nous sommes, là, nous l’accompagnons et l’aidons à progresser. Elle s’adapte très
vite et met une telle volonté à vivre avec son handicap que je suis admirative et
émue. Elle doit encore s’habituer au harnais pour les promenades et apprendre à se
relever en cas de chute. Avec le temps sa musculature va se renforcer », ajoute
Carine qui a aussi présenté Laska aux « résidents EMS » du parc. Les chiens les plus
âgés vivent choyés au rythme de leurs vieux os dans un environnement serein et
adapté.
« Les balades de L’Aska » La mésaventure de Laska sera porteuse d’un nouveau
projet. Déjà à l’origine de Canihandicap dans le cadre du Canicross, Carine
Mettraux-Pousaz et son compagnon Sébastien Barbey souhaitent créer un atelier
rencontre dans le cadre de SOS Chiens Polaires. «L’idée est de faire profiter les
personnes qui n’ont pas de chien ni la santé pour en détenir un de se promener avec
nos chiens qui seront formés. Il faut donner aux personnes en situation de handicap
la possibilité de sortir au grand air, de se balader en forêt et de partager de
magnifiques moments avec l’animal. « Les balades de L’Aska » un message d’amour et
de partage. Faire tomber les différences pour reconnaître l’animal et le vulnérable
en chacun de nous.
SOS Chiens Polaires rappelle les éléments de base. Avant de prendre un chien
se renseigner sur la race et ses particularités, ne pas s’en tenir qu’à sa beauté,
c’est un chien de meute. Tenir son chien en laisse, (les harnais Grossenbacher sont
recommandés et vont très bien pour la balade), l’éduquer et se rappeler que le chien
polaire a besoin d’espace, de sorties et de grand air.
L’association SOS Chiens Polaires bénéficie de l’aide de nombreux bénévoles qui se
spécialisent dans les soins à dispenser en refuge et accompagnent les animaux en
promenade. Une complicité, qui pour certains, durent depuis des années. Des dons et
parrainages assurent une part des frais. Actuellement une cinquantaine de chiens
vivent à SOS Chiens Polaires. Pour Sébastien Barbey ce qui lui fait le plus peur ce
sont les cas de maltraitance. « Chaque année on reçoit des cas auxquels on ne
pourrait pas s’attendre. Notre rôle est de redonner confiance à ces « cabossés » de
la vie et les aimer ».
SOS Chiens Polaires, Carine Mettraux-Pousaz, présidente, 079 533 12 74 ou carinesoschienspolaires.ch
www.soschienspolaires.ch |
Dany Schaer
Août 2019
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