Les chevrettes mettent bas pendant les mois de mai et de juin et les petits faons de
chevreuil restent tapis dans les hautes herbes, protégés des prédateurs grâce à leur
immobilité et le fait qu’ils sont inodores. Une stratégie qui leur est fatale
lorsque l’agriculteur fauche son champ. Car au lieu de s’enfuir, les faons restent
immobiles et se retrouvent pris par les machines agricoles avec des conséquences
dramatiques.
Pour éviter la perte de faons lors de la fauche, mais aussi les traumatismes vécus
par les agriculteurs confrontés à des animaux mutilés ou tués après leur passage de
nouvelles solutions ont été explorées. L’avènement des multicoptères (drones)
présente une alternative intéressante. Equipés de caméra thermique, les drones
permettent de détecter les animaux dans les prairies avant de faucher. En plus de
son efficacité, la méthode a l’avantage d’être très rapide, un drone survole un
hectare en trois ou quatre minutes.
De nombreuse expériences ont démontré que les méthodes traditionnelles de détection
des faons par battues, avec ou sans chien, ainsi que les techniques pour effrayer
les mères, ne donnent pas de résultats suffisants. En plus d’être chronophages, ces
pratiques ne présentent un succès qu’à 50%.
Une fondation Sauvetage Faons Vaud a été créée en 2018. Son objectif est d’apporter
une contribution aux agriculteurs. Ceux qui en font la demande, peuvent en effet
disposer d’une organisation bien structurée et efficace sur l’ensemble du canton. Le
canton est divisé en cinq régions (La Côte, le Jura, le Plateau, la Broye et les
Alpes). Chaque région compte une personne de contact. Elle est responsable
d’organiser sa région et de développer la collaboration entre agriculteurs, pilotes
de drone et chasseurs pour que les missions puissent être réalisées selon les
besoins.
« En 2018, cette collaboration a permis de vérifier 446 prairies des 237
agriculteurs qui nous ont contactés. Nous avons sauvé 254 faons sur l’ensemble du
territoire vaudois. Les interventions sont gratuites, c’est un point important pour
que la pratique se généralise et que les agriculteurs ne soient pas freinés par
l’aspect pécunier. Nous souhaitons que tous les agriculteurs concernés et qui
suspectent la présence de faons dans les prairies à faucher fassent appel à nos
services », explique Jean-Michel Vessaz qui ajoute que pour la région Broye-Vully
qui s’étend de Cudrefin à Moudon, 28 faons ont pu ainsi échapper aux faucheuses l’an
passé grâce à 84 interventions au moyen d’un drone.
D’ici quelques jours, une nouvelle équipe renforcée et équipée d’un deuxième drone
sera prête à intervenir suite aux demandes des agriculteurs de la région concernés
par la fenaison. Pour des questions d’organisation, ils s’adressent au responsable
régional Jean-Michel Vessaz (079 730 31 91) Broye-Vully, le soir avant la fauche. La
recherche a lieu très tôt le lendemain matin afin d’être le plus efficace possible.
Pour les communes situées au-delà de la route Moudon-Thierrens-Donneloye puis limite
Menthue jusqu’à Yvonand ainsi que le district du Gros-de-Vaud ils s’adressent à
Antonello Spagnolo – Plateau (079 947 60 45).
Responsables par région
Alpes: Alexandre Lachat - 079 811 83 97
Jura: Grégory Favaro - 076 421 54 55
Broye: Jean-Michel Vessaz - 079 730 31 91
Plateau: Antonello Spagnolo - 079 947 60 45
La Côte : Raymond Bourguignon - 079 626 54 71 |
Dany Schaer
Paru dans le JDM et l’Echo du Gros-de-Vaud, avril 2019
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