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Le banc, un ami confident
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Chapelle-sur-Moudon

Pierre Flückiger, l’amour de son village


Entre Pierre Flückiger, le four à pain, l’horloge du casino, dont il décèle la moindre défaillance, le chœur l’Aurore, les cloches de l’église, la terre et l’eau il y a ce lien indéfinissable et immuable. Il appartient à cet endroit dont il connait les moindres soupirs. Force de vie et sentiment identitaire, l’un ne va pas sans l’autre.
Nous l’avons rencontré un matin d’hiver alors que le feu crépite dans la cheminée. Une odeur de bien-être et de biscuits sortis du four. Pierre Flückiger regarde la maisonnette aux oiseaux, accrochée à une branche dans le jardin, elle se balance aux grès du vent. Il se souvient l’avoir construite comme travail de diplôme de mécanicien aux Ateliers mécaniques de Vevey.

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Né en 1933, maître-mécanicien et amateur de techniques, de chant et de ski, Pierre Flückiger rencontre Annie en 1957. Une rencontre du hasard alors que la jeune française de 20 ans, enseignante à l’Institut Préalpina à Chexbres, est en balade en montagne avec une amie de Villars-Mendraz. Sous le charme, Pierre dira : « Cette demoiselle il faut que je la revoie ! » et leur amour dure toujours. Président de paroisse, membre du Conseil général puis municipal de Chapelle, il partage sa vie professionnelle entre la coordination de programme de formation sur machines de chantier et les traductions des moyens d’enseignement. Père de trois enfants, Alain, Claire et Olivier, il achète un terrain en 1973 et construit une maison qu’il habite toujours avec Annie. Ses loisirs, il les partage avec un groupe de passionnés occupés à restaurer l’ancien four à pain. Il chante et fait partie du chœur mixte l’Aurore et du Groupe Gospel.

Mais sa spécialité c’est l’eau. Il connait tous les tuyaux du village : «et lorsqu’il y a un problème on vient me chercher ». L’horloge du casino et les cloches de l’église sont aussi sous bonne garde. Pierre est le gardien de tout ces mécanismes qui font que la vie tourne rond sans même qu’on y prenne garde. « J’entends si une cloche ne sonne pas juste». Mais il n’entend pas l’alerte lorsque l’AVC (accident vasculaire cérébral) survient. « J’ai eu la chance d’avoir Annie qui a réagi immédiatement. Elle a appelé le 144 et l’intervention a été très rapide. J’ai bien récupéré et le chant m’aide dans ce processus long et difficile. Mais depuis, je vois les choses différemment. Mon bureau reste encombré, j’apprécie les petites choses de la vie et les liens de proximité. Je suis sensible à ce qui m’entoure et l’évolution de notre société. Lorsque l’on connait tout de son coin de pays on voudrait le protéger. Donner du sens à l’inconnu et garder la confiance».

L’esprit toujours en éveil, Pierre Flückiger est à l’écoute du pouls de son village avec lequel il partage une longue histoire. Mais il avoue : « Annie est ma force, mon énergie, nous avons partagé un idéal de respect et de complémentarité. La petite française a conquis mon cœur ».

Dany Schaer

Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud, mars 2013

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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