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Le banc, un ami confident
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St-Cierges

Marcel Giger, l’homme de la forêt

Le fascinent, les arbres, la nature, le silence d’un bois marqué par le temps qui passe. C’est dans un refuge, par un matin glacé où seul craque le bruit du vent contre la paroi, que nous nous arrêtons. Un de ces lieux où le garde forestier se sent bien.

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Sa voix se casse parfois, Marcel Giger, le garde forestier du triage de Saint-Cierges et environs, en retraite depuis fin mars, est précis dans ses souvenirs. Son regard voit au-delà des cimes. Il y a toujours cette illusion d’un passé à transmettre, d’un vécu qui s’évade malgré soi comme si la retraite refermait l’histoire de l’homme. Demain est un autre jour. «Plus j’avance et plus je vois le monde changer. La forêt il y a trente ans représentait un revenu aujourd’hui elle est aussi source de détente. Les regards et les intérêts ne sont plus les mêmes. Ma fierté ? Appliquer ce que j’ai appris et voir une forêt idéale et équilibrée. L’épreuve de ma vie a été Lothar. Finalement il ressort toujours quelque chose de positif d’une catastrophe. Tous les « acteurs » concernés ont su unir leurs forces et le triage est sorti grandi ». Le refuge où nous sommes est aussi une belle histoire d’amitié notamment entre deux hommes Marcel Giger et Marcel Vulliens. «Nous sommes une équipe soudée et toujours les mêmes copains qu’au début. Ici il y a des ondes positives et ce Bois des Brigands est magnifique ».

Le garde forestier a choisi le bonheur absolu. Une profession pour laquelle il donne tout après une formation qu’il considère comme un pas vers le Graal. Parmi ses anecdotes l’on croise des gens au coin du bois, des sourires polis, le rire des enfants, des héros de jeu de rôle, un chien en balade, un chevreuil ou tout autre malheureux victime de sa fragilité. La forêt c’est aussi croiser des trajectoires inattendues. Marcel a fixé ces instants dans sa mémoire inutile d’en chercher trace dans des papiers classés dans les archives. Ils lui appartiennent.

Au mois d’août, le jeune retraité partira s’établir en France voisine. «Quand la vie change il faut aussi changer d’endroit ». Avec sa compagne Laurence ils construiront un nouvel avenir entre Pontarlier et Besançon. Pas trop loin tout de même de façon à voir régulièrement leurs enfants et petits-enfants. Son voyage professionnel accompli Marcel Giger hume avec plaisir l’écorce d’un vieux chêne, son arbre préféré. L’histoire de sa forêt est une porte ouverte sur la vie et ses mystères. Les chasseurs de traces y trouveront aux confins du Bois des Brigands les bonnes ondes, un espace unique.
 

Marcel Giger est né en 1952. Il passe ses premières années à St-Gall. Son père travaille dans les textiles. Lors de la grande crise la famille se déplace en Suisse romande où un poste se libère chez Iril. Un passage difficile pour ses parents. Le jeune Marcel suit un apprentissage de mécanique générale et à 28 ans, ne désirant pas rester confiné à l’intérieur il décide de suivre une formation de forestier-bûcheron à Puidoux avant de poursuivre avec l’Ecole de garde forestier. Lorsqu’un poste se libère dans la région il postule. Accepté, il sera durant 30ans garde forestier du triage de St-Cierges et environs. Marcel a trois enfants et un petit-fils.

 
Dany Schaer

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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