Bretigny

Réfugié dans son propre monde

Dans son dernier livre « La vie intérieure » Jean-Luc Bron retrace le parcours sous forme de fiction d’un personnage dont il se sent proche. L’enfant oublié jusqu’à en devenir transparent, s’évade dans ses rêves. Solitaire dans sa famille et au-dehors, il créé son propre monde et s’accorde le droit à la différence.

Dans le jardin du petit immeuble, les travaux de jardinage ont débuté. Branches et feuilles jonchent le sol dans la douceur d’un jour de printemps. Sur son banc de pierre Jean-Luc Bron est à la confidence, ce tumulte végétal lui plait et inaugure des premières soirées en plein air, les grillades ou la lecture en solitaire.

Le virus de l’écriture Jean-Luc Bron en parle avec reconnaissance : « C’est un professeur Jacques Bron, qui n’est pas de ma famille, qui me l’a transmis. Il m’a encouragé à persévérer et je me suis mis à écrire des historiettes et mes premiers poèmes, une pièce pour enfants et puis quelques années plus tard mon premier roman « Le coin du bar » que j’ai mis dix ans à finaliser et dix de plus pour convaincre l’éditeur. Dans la lancée j’ai mis mes vers en musique et enregistré une trentaine de chansons seul à la maison … une vie en solitaire, ma liberté ».

Son second roman, La vie intérieure, a été écrit en moins de six mois et édité dans la foulée. « Ce que vit le personnage principal n’est pas ma réalité, tout au plus des ressentis à quelques moments précis tel l’accident d’équitation de ma fille et le coma qui a suivi. Les références médicales ont été puisées dans la profession de ma femme. » Jean-Luc Bron homme de théâtre, s’imprègne de cette ambiance d’illusions tout en restant dans l’ombre. Il fréquente le monde artistique avec intérêt mais avec une certaine distance. Aujourd’hui, il compose, chante, dessine, peint et pour le plaisir il continue d’écrire et qui sait peut-être bientôt un troisième livre. « J’ai soif d’activités artistiques, tous les jours sont comme un nouveau départ sans je sache vraiment vers quoi. Peut-être une liberté retrouvée, une reconnaissance ».

Extrait - Il était comme l’homme invisible ou comme un objet du décor placé là depuis si longtemps qu’on n’y prêtait plus la moindre attention. Jusqu’au jour où « Venez, il a parlé » ! Personne ne s’est jamais douté de la richesse des rencontres qu’il vivait tous les jours. Pas dans le monde réel, mais dans les voyages inventés qu’il faisait seul et sans s’ennuyer une seconde.

Jean-Luc Bron, La vie intérieure, Editions du Panthéon, 2016. Le livre peut être commandé chez Payot ou toute autre librairie. Egalement directement chez l’auteur 021 731 26 03, Bretigny.

Dany Schaer