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Le banc, un ami confident
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Orzens

Burkha sculpte l’identité villageoise


Pour son projet d’installation sur la recherche identitaire d’un mexicain vers ses racines, Frédéric Burkhard dit Burkha choisit un dimanche de mars 1942. Un jour de théâtre à Orzens son village natal. Douze sculptures sur bois, 40 portraits racontent cette journée particulière et redonnent un sens à l’absence.

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L’atelier Burkha est situé au cœur du village près de la grange où autrefois le chœur d’hommes jouait sa pièce de théâtre annuelle. Au rez, une petite salle d’exposition, sous les toits, l’atelier. Une vie de famille construite entre deux cultures. Fréderic, sa femme Marina Lopez et leurs deux enfants Didier né au Mexique et Elisa née en Suisse se partagent l’espace. Chaleur et exubérance mexicaines unies à la discrétion et la pudeur helvétiques.

Fréderic a vécu quinze ans au Mexique, une pause amour lors d’un voyage à l’autre bout du monde. L’artiste sculpteur, scénographe et architecte aime les voyages, la rencontre avec les gens, l’imprévu qui devient source de vie et d’inspiration. Il apprend l’espagnol et une part de l’homme devient mexicaine. De retour en Suisse avec sa famille, l’artiste se met au travail et s’inspire d’un fait divers local pour donner des origines, une identité suisse à l’enfant mexicain disparu trop tôt.

« Les visages rapportés, inspirés d’une coupure de presse, me regardent depuis ce dimanche de mars 1942, revivent pour un instant ou disparaissent… les personnes qui ont connu ces visages sont venues me raconter leur histoire et consolident pour un moment notre mémoire collective avant qu’elle ne s’effrite à nouveau», explique doucement le sculpteur. Sous les toits, dans l’atelier, la vie reprend ses droits. D’une main l’artiste caresse les bois, redresse un buste, déplace un cadre. « J’ai voulu donner un sens à ce vécu, une identité, des racines profondes pour que la vie continue et que le partage s’inspire de ce coin de terre que notre premier enfant ne connaîtra pas.

Les douze sculptures sur bois sont issues d’une poutre datant de 1799. Les visages, peints à la cendre et à la terre calcinée, selon d’anciennes photographies, racontent cette journée particulière où le Chœur d’hommes jouait sa pièce de théâtre annuelle dans la grange du village. L’idée de partir de cette coupure de presse pour créer l’exposition « Identités » est venue tout naturellement. « C’est aussi l’occasion de se rencontrer et chacun peut retrouver des visages connus et raconter son histoire. C’est l’objet qui dialogue avec le spectateur. Le portrait est avant tout une rencontre entre le peintre et son modèle. Parfois en brisant les barrières du temps qui les séparent ».

Atelier F. Burkha, rue des Fontaines 25, 1413 Orzens, tél. 021 887 66 84 ou 079 372 39 79 ou https://burkha.wordpress.com

Dany Schaer

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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