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Le banc, un ami confident
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Froideville

Berty Gaussens, la dame de la terre


On pourrait résumer : donner un sens à sa vie ou comment apprendre à gérer le moi qui sommeille en chacun de nous. Dans sa jolie maison du chemin de Beauregard, Berty Gaussens transmet son savoir en donnant des cours de poterie. Du coup, il parait naturel que dans ce lieu de rencontre il soit question de terre, d’eau et de feu.

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Remettre la terre au cœur de la vie. Telle est l’envie de la sculptrice, potière ou jardinière. Traverser son jardin ou son atelier est une révélation. On y rencontre « le désespoir des singes » un arbre qui grandit contre toute attente dans un climat peu adapté à ses piquants. Et pourtant il fait bon ménage avec ses voisins feuillus depuis plus de trente ans. Une tête blanche apparait au détour de la terrasse, sculptée dans le marbre et présente comme une amie fidèle. Le four est entrouvert prêt à accueillir les prochaines pièces tournées dans la semaine.

Berty sourit de mes découvertes : « la matière m’a toujours fascinée à travers la sculpture, la poterie et même le jardin. Etant enfant, j’avais trouvé un bout de terre et j’ai fait de petites choses avec. C’est ainsi que tout a commencé. J’aime le soin que l’on peut apporter à la matière, l’expression que l’on peut lui donner et avec l’aide du feu, la magie opère ». Ce savoir-faire, Berty l’acquiert au fil du temps, en suivant des cours de sculpture à l’Académie de Bienne et en multipliant les essais, les mélanges, les cuissons. Un professeur lui dit un jour « Tu as le talent naturel ». Ces paroles la confortent dans ce chemin long et difficile. Le besoin de sentir la terre sous ses doigts a parfois valeur de thérapie. La confiance en soi s’installe et par l’enseignement qu’elle dispense aux enfants et adultes elle trouve son chemin.

L’âge venant, la sculptrice lutte contre les douleurs dans les mains. Le marbre devient difficile à travailler. « Alors quelques instants j’écoute mon corps et je retourne dans le jardin ». Près du potager son banc comme un refuge à l’abri du vent. Un endroit qu’elle s’approprie le temps de la réflexion. Les multiples questions qu’elle se pose sur le mystère de la vie. « La vérité est dans la terre comme une ligne infinie».

Dany Schaer

Juin 2013

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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