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Interview : Denis Rubattel

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Denis Rubattel,
"Mon vœu pour l’avenir, une Suisse forte, fière et ferme"

 

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Cet automne, il se présentera aux élections pour le Conseil National. Officier de carrière il signe là un nouveau chapitre à l’histoire familiale. Des hommes qui ont baigné dans la politique et l’armée de génération en génération. Un modèle de vie, son engagement auprès de l’UDC, il ne pouvait en être autrement, lui, le petit-fils du Colonel Charles Bettens qui fut député PAI et membre fondateur du PAI-Vaud.

Comment parler politique avec Denis Rubattel, colonel d’état-major général ? Préfère-t-il l’économie, les problèmes de sécurité, les énergies renouvelables ? Sur la terrasse du stand de Vernand, le gazouillis des oiseaux dans les arbres, Denis arrive alerte comme toujours, élégant et naturel. Ce père de famille comblé trouve le temps de s’occuper de son pays. Pour le préserver il préfère un siège au parlement à la chaise longue. Une envie de convaincre sans doute.

Interview Dany Schaer

Que pensez-vous de la décision de la Suisse de sortir du nucléaire ?
On ne peut pas rester indifférent après ce qui s’est passé au Japon. Dans un premier temps nous devons faire un état des lieux précis de nos installations avant de prendre les décisions raisonnables. Ensuite développer les énergies dites renouvelables comme le solaire et les éoliennes mais se poser également la question de l’effort de chacun. Abandonner de manière hâtive le nucléaire serait se tirer une balle dans le pied tant pour notre économie que pour notre indépendance énergétique.

La croissance économique fait couler beaucoup d’encre dans le canton de Vaud, chance ou danger ?
La croissance à tout prix est à prendre avec beaucoup de prudence. Je ne crois pas qu’il faille une perpétuelle course à la croissance mais bien une progression raisonnable, mesurée qui permette de suivre, notamment avec les infrastructures. Mais il n’est pas impossible qu’elle se règle de façon naturelle. Notre franc est très fort et cela aura une conséquence sur notre économie mais peut également être une belle occasion pour prendre des décisions politiques favorisant nos entreprises.

L’UDC lance une nouvelle initiative : contre l’immigration de masse. Quel remède pour limiter cet afflux ?
Dans un premier temps on doit remettre de l’ordre et savoir de quoi on parle. Le contrôle de l’immigration est laxiste et mal fait actuellement. On a tendance à tout mélanger, les requérants économiques, les requérants d’asile, les sans-papiers, les requérants déboutés, les NEM, les frontaliers, l’immigration clandestine et la libre circulation des personnes selon les accords avec l’UE. Il est temps de faire une pause dans ce chantier et placer des limites claires sinon on va droit dans le mur.

L’avenir de l’armée fait couler beaucoup d’encre sans que l’on sache vraiment quel rôle on veut lui donner. Est-ce une question de personne, d’argent de politique ?
L’armée XXI et son entrée en vigueur au 1er janvier 2004 se basait sur un concept précis et des moyens évalués à 4,4 milliards. Aujourd’hui l’armée survit avec un montant à 3,5 milliards. Conséquence, l’armée ne peut pas mettre en application le concept de l’armée XXI dans ces conditions. Il lui manque du matériel, des munitions, des véhicules et la liste est encore longue. Si on veut une armée efficace c’est 150’000 hommes et 5,5 milliards. Et pour définir les missions il faut que le politique se détermine clairement et s’y tienne. Si l’on veut être encore apte à défendre notre territoire de manière à rester souverain nous devons nous en donner les moyens. Et pour les missions à l’étranger je pense que l’armée peut être très utile ponctuellement dans l’aide en cas de catastrophe et non dans des engagements extérieurs « alibis » juste pour vouloir jouer dans la cour des grands !

La Suisse de demain comment la voyez-vous ?
Une Suisse forte, attentive à sa sécurité ainsi qu’aux relations internationales et un positionnement économique performant. Une Suisse fière, décomplexée et qui ose parler face à ses voisins de ses institutions, de sa neutralité et de ses choix non négociables. Une Suisse ferme qui ose revoir urgemment son code pénal pour faire face à la criminalité et rendre ainsi une justice crédible et dissuasive.

Bio express

Denis Rubattel est marié et père de trois enfants. Il habite Assens. Officier de carrière, avec le grade de Colonel d’état-major général il a commandé entre autres, les Ecoles de recrues de Chambon, les Ecoles de recrues de Bière et le Régiment d’infanterie 2 vaudois. Il obtint un certificat d’études en sciences militaires, Ecole polytechnique fédérale de Zurich, un brevet d’études supérieures à l’Ecole supérieure de guerre à Paris. Il aime la lecture, le théâtre la géopolitique et politique, l’histoire, la nature. Il avoue une tendresse pour son chat. L’animal de passage a conquis l’homme en fin stratège. Désormais il règne au salon !

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UDC - Groupe Mollendruz
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Paru dans le Pays Vaudois, août 2011

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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