« Entre Nous », un autre regard
Entretien avec Claude-Alain Voiblet
On le voit régulièrement dans les médias, il porte l’étiquette
de « bête politique ». A quarante-sept ans, Claude-Alain Voiblet
fera, à n’en pas douter, encore beaucoup parler de lui sur la
scène politique vaudoise. La légende veut qu’un politicien n’ait
peur de rien et surtout pas de dire les choses. Ce jour-là, dans
le quartier de La Louve, l’homme s’installe dans son rôle
d’interviewé avec franchise et un sourire joyeux dans les yeux.
Au commencement était le Jura bernois. C’est là que la politique
est venue le cueillir. Il fait ses armes dans un canton divisé,
enflammé et meurtri par des années de conflits. Membre du Groupe
Sanglier puis de Force démocratique il est le premier
antiséparatiste à participer à une manifestation du Mouvement
autonomiste jurassien. Subtil, décidé et fin stratège
Claude-Alain Voiblet ose le virage politique et devient homme
d’ouverture.
En 2003, il quitte le Jura bernois pour le canton de Vaud.
Secrétaire général de l’UDC Vaud, bardé de diplômes et au
bénéfice d’une solide expérience, le stratège romand de l’ UDC
aime découvrir. « Actuellement je prépare une thèse en doctorat
« Utilisation des outils médiatiques en politique ». C’est une
démarche qui m’intéresse. L’utilisation des outils du marketing
pour une campagne politique ».
Qu’est-ce qui vous passionne en politique ? « C’est avant
tout une manière d’être dans l’événement où il se situe. Je
cherche à être le meilleur dans un esprit de compétitivité. Je
peux me battre, être dur face à un adversaire pour défendre mes
idées. Mais je n’enfonce pas un jeune qui débute surtout si je
constate qu’il est sincère dans ses convictions».
Pour faire de la politique ne faut-il pas être un peu
caméléon ? « Je m’adapte facilement. Je prends la situation
comme elle se présente et si je m’engage pour une cause je
cherche à maximaliser l’engagement tout en prenant le beau côté
des choses. Cet état d’esprit est aussi valable dans d’autres
domaines que la politique ».
Prenez-vous le temps pour les loisirs ? « Parfois je
m’offre une petite fugue à Paris et je vais au Théâtre des
Deux-Ânes. Un cabaret théâtre plein de charme. Dans la journée
je m’installe sur une terrasse à Montmartre. En savourant un
petit noir je griffonne mes impressions, une pensée, une
anecdote ou une rencontre avec le soleil au gré d’une balade
dans les jardins du Luxembourg ».
Au détour de la discussion nous apprenons qu’il fréquente les
bains thermaux, joue du tennis et pratique le ski. Il apprécie
les voyages comme la Sicile, l’Australie ou l’Ukraine. Et pour
le décalage horaire pas de problème. L’homme dort peu et
programme la diane à heure fixe. Le réveil peut rester au fond
de la valise.
Et côté cœur ? « Je privilégie les sentiments sincères.
Pourtant, j’avoue ne pas me morfondre ni me complaire dans le
blues pour une rupture. Je tire un trait sur la question en
moins de deux heures et je reprends ma vie en mains selon un
schéma très scientifique. La réalisation de mes objectifs
politiques reste la seule priorité».
Le cinéma est-ce une évasion qui vous séduit? « J’aime
les documentaires, les films d’action et Clint Eastwood tout
particulièrement ».
Entre deux projections, le politicien laisse vagabonder son
esprit « Sur la route de Madison ». Aurait-il aussi des rêves
secrets ?
Saviez-vous que l’ancien sanglier de Reconvilier est un bélier
dans les astres. S’il devait être un oiseau l’aigle royal lui
conviendrait. L’oeil perçant il plonge sans hésiter sur son
adversaire. Plein d’amour pour ses enfants il défend habilement
son territoire et garde son nid à l’abri des curieux et des
indiscrets.
Si vous le croisez le 18 avril, souhaitez-lui bon anniversaire
et offrez-lui un symbole. Une feuille de bouleau, son arbre
préféré. Le bouleau symbolise la sagesse. Il est aussi le
symbole nationaliste Norvégien et son écorce a servi à fabriquer
les parchemins sur lesquels sont inscrites nos plus belles pages
d’Histoire.
Dany Schaer
Paru dans Le Pays vaudois, avril 2010
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