Rencontre avec Guy Parmelin, Conseiller fédéral, venu commémorer l’Indépendance
vaudoise avec la section UDC du district de Lavaux-Oron. Le temps d’un point presse
il nous dévoile un premier bilan et quelques sujets d’envergure que le ministre
défendra devant le Parlement.
Si nous faisons le bilan depuis mon arrivée au Département fédéral de la
défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) nous avons gagné la
loi sur le service de renseignement. Elle a nécessité un an de travail pour adapter
et créer les ordonnances liées afin de trouver un équilibre entre la sécurité
collective et la liberté individuelle. Nous avons aussi achevé le projet de
développement de l’armée et nous avons réussi à éviter le référendum ce qui est une
marque de confiance de la population. Sa mise en œuvre a débuté le 1er janvier et
s’étalera sur cinq ans. Avec ce projet nous réintroduisons la mobilisation soit 8000
soldats en 96 heures et jusqu’à 35'000 en dix jours. Le Conseil fédéral a arrêté les
points centraux du renouvèlement de l’équipement aérien de l’armée avec son cadre
financier de huit milliards de francs et adopté un taux de croissance de 1,4% des
dépenses dès 2021 ce qui va nous donner une certaine marge pour assurer le matériel
nécessaire pour les forces terrestres et affronter les nouveaux défis , sécurité,
cybermenaces, etc. jusqu’en 2032.
Le peuple s’est prononcé à plusieurs reprises pour une armée de milice. Je
rappelle que si nous avons une armée c’est pour préserver notre indépendance et
notre neutralité. Si je suis accompagné ce soir par des soldats de transmission,
c’est parce que nous sommes en liaison avec Davos (World Economic Forum) et que nous
avons trois minutes, au maximum, pour décider d’une intervention en cas de danger.
Aujourd’hui, la principale menace est le terrorisme. Si une attaque terroriste de
grande ampleur devait avoir lieu sur notre territoire, comme en France, l’armée
interviendrait pour décharger les autorités civiles et les polices cantonales pour
surveiller des infrastructures comme les centrales nucléaires. Seule l’armée peut
assurer un tel déploiement. Si nous n’achetons pas d’avions de combat, nous ne
pourrons pas assurer notre protection aérienne à l’horizon 2030, notre flotte
devient vieille. La Suisse devra alors sous-traiter sa sécurité. Si c’est avec
l’OTAN, elle n’est plus neutre. La Slovénie, qui est membre de l’OTAN, n’a pas de
forces aériennes, elle sous-traite à l’OTAN et en échange, elle doit envoyer des
soldats en Afghanistan. Tout se paye en ce bas monde.
Bien sûr il faut défendre la candidature des Jeux Olympiques d’hiver Sion 2026.
Sinon je ne l’aurais pas déposée devant le Conseil fédéral. Le projet est en
route, le cadre financier sur la table mais les débats n’ont pas encore eu lieu au
Parlement. Nous serons à des années-lumière de Sotchi. Notre projet comporte très
peu de nouveaux investissements, seulement 100 millions de francs dans ce domaine et
la Confédération n’accorde sa garantie que sur le budget organisationnel. Il faudra
convaincre mais ce que j’appelle de mes vœux c’est un soutien des milieux sportifs
et économiques. C’est une chance pour le tourisme, une carte de visite importante.
Une chance que la Suisse aurait tort de laisser passer. Le canton du Valais, qui
accueillera le village olympique votera le 10 juin prochain. Je vais être clair, si
un non devait sortir des urnes en Valais, le projet s’arrête. Il n’y a pas
d’alternative.
Le 24 janvier, un retour aux sources que j’apprécie tout particulièrement.
Traditionnellement je me rends dans les sections UDC vaudoises. C’est l’occasion de
resserrer les liens et faire de nouvelles connaissances. Par les temps qui courent,
les politiciens sont tout le temps sous pression. Chaque erreur est énoncée,
sanctionnée, vilipendée. Alors je suis heureux d’être invité à commémorer
l’Indépendance vaudoise à Palézieux-village.
Propos recueillis par
Dany Schaer
Janvier 2018
|