Véronique Gilliard, syndique de Montanaire, jeune commune
fusionnée depuis janvier 2013, nous parle de son expérience au
terme de cette petite législature de trois ans. Une forte
motivation dans sa mallette, l’infirmière, mère de famille et
ancienne syndique de Peyres-Possens, retrousse ses manches et se
lance dans le travail entourée d’un collège de huit municipaux.
Réunir neuf villages en une seule commune, tout en préservant
l’identité de chacun, ne s’improvise pas mais se construit avec
intelligence et diplomatie.
Entretien avec Dany Schaer
L’Echo du Gros-de-Vaud. Quel bilan tirez-vous de ces trois
ans ? Véronique Gilliard. Une fusion administrative
réussie et 9 villages qui continuent d’exister. Cette fusion
n’a pas changé les gens, les sociétés continuent de vivre avec
chacune ses particularités. Peut-être que pour certaines choses
il y a une perte de proximité mais la société évolue et cela n’a
rien à voir avec la fusion. Ce qui est visible c’est que nous
avons réussi à créer une équipe au sein de l’Administration et
pour les employés communaux ce n’était pas simple. Chacun devait
découvrir un nouveau territoire plus grand et apprendre à
travailler en équipe. Aujourd’hui ils sont 4 ½ personnes et
couvrent 33km2. Nous avons fini de rassembler les archives et un
archiviste vient une fois par semaine trier ce patrimoine. Le
site Internet est fonctionnel avec notamment le pilier public.
Les anciens locaux administratifs ont trouvé pour la plupart un
nouveau locataire (coiffeur, garderie, etc.). Les travaux du
Centre médical sont terminés. Nous avons donné une visibilité à
notre région et adapté nos locaux administratifs aux exigences
actuelles.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette fonction de syndique?
Lors des élections en 2013 j’apportais une expérience en
tant que syndique de Peyres-Possens depuis 2008 et parmi mes
nouveaux collègues personne n’était intéressé par la fonction.
J’ai donc été élue tacitement. Aujourd’hui je souhaite
poursuivre ce que nous avons commencé. L’efficacité trouve son
rythme dans la continuité et de nombreux projets sont en cours.
Qu’attendez-vous des membres d’un Exécutif ? Un
dialogue, le respect du serment, l’écoute de la population et
une confiance. Lorsque l’on prend une décision après discussion
au sein du collège on s’y tient et on la défend. C’est un
travail d’équipe, chaque dicastère a son importance et tous les
municipaux sont sur un pied d’égalité.
Les défis sont nombreux pour les communes avec notamment la
LAT, l’accueil de jour, les infrastructures. Quelle est votre
ligne ? C’est un casse-tête mais le peuple a voté et
cette période transitoire laisse une porte ouverte à une
frénésie de construire qui laisse peu de place pour l’analyse de
fond. Si chacun comprend qu’il faut densifier personne ne veut
que ce soit sous ses fenêtres. Je rêve parfois que la
Confédération dise STOP et que l’on prenne le temps de
réfléchir. On a voulu l’école continue mais c’est très lourd à
organiser pour les communes et à un moment donné on devra
augmenter les impôts. Je crains de plus en plus un essoufflement
de la classe moyenne. Le grand défi est de pouvoir aménager le
territoire correctement et suivre avec les infrastructures et
les services. Un sondage adressé à la population va partir
prochainement. Le but n’est pas de restreindre mais de répondre
en fonction des réalités. L’autonomie communale se réduit de
plus en plus et l’ouverture au marché public est problématique
pour les entreprises régionales qui risquent d’être pénalisées
par rapport aux grands promoteurs.
Vous vous présentez pour un nouveau mandat et cette fois il
n’y a pas d’élection tacite. Le municipal des finances se
présente aussi ? Ainsi l’électeur a un choix et le
résultat légitimera celui qui est élu. C’est aussi l’opportunité
de pouvoir s’exprimer pour le citoyen. La réélection des sept
élus sortants a démontré une confiance et une satisfaction pour
le travail accompli. Maintenant on peut toujours faire mieux et
je considère important d’être à l’écoute de la population.
Avril 2016
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