Page d'accueil du site
Affichage du menu pour petit écran (smartphone)
Interview : G. Fässler, garde-forestier
Page précédente
Page suivante

Sainte-Cierges et environs

Gaëtan Fässler, vivre avec la forêt me rend heureux

Interview

Le garde forestier du Triage de St-Cierges et environs vit son rêve depuis le 1er février. Une profession choisie par amour de la nature, la diversité des tâches à réaliser, les rencontres avec les personnes concernées par l’activité forestière.

Propos recueillis par Dany Schaer

L’Echo du Gros-de-Vaud : vous avez débuté par un apprentissage de forestier bûcheron. Vous aviez déjà le projet de devenir garde-forestier ?
Gaëtan Fässler : C’était un rêve de jeunesse. Il faut toujours aller au bout de ses aspirations et cela me permettait d’évoluer dans la nature et acquérir de nouvelles connaissances notamment de poursuivre avec le module Ecole de garde forestier. Pour mon service civil j’ai travaillé au service des forêts de Blonay pendant sept mois puis à la Division Biodiversité au 6ème arrondissement. Ensuite j’ai fait un remplacement de garde forestier dans le district de la Veveyse, partie vaudoise, toujours en attente qu’un poste de garde forestier se présente. Je suis engagé depuis le 1er février 2017 garde forestier du triage de Saint-Cierges.

Nos forêts du Triage de St-Cierges en environs comment se portent-elles?
Le principal problème concerne les frênes qui subissent une maladie fongique incurable. D’autres essences se développent et occupent petit à petit la place. Avec le réchauffement climatique nous allons vers un changement de nos forêts. Des essences vont disparaître et d’autres apparaîtront.

Les principaux défis pour l’avenir ?
Se préparer au changement climatique. Observer les essences plus résistantes à la chaleur et les favoriser sans attendre le dernier moment et les gros problèmes de gestion de la forêt.

Faune et flore font-elles bon ménage dans notre région ?
Personnellement je suis d’accord avec la présence du lynx et du loup, prédateurs naturels et qui régularisent les populations de cerfs notamment. Si le cerf est un magnifique animal, je préfère qu’il s’installe ailleurs que sur mon triage. Gérer les plantations de jeunes arbres devient vite problématique si sa population augmente.

L’avenir du bois comment le voyez-vous ?
Il faudrait favoriser le bois suisse dans le domaine de la construction de façon à valoriser notre matière première. Mais tout est une question de coût et la concurrence étrangère est féroce. Mais il est vrai que les collectivités publiques portent aujourd’hui un regard un peu différent et s’investissent dans la préservation de ce patrimoine et l’utilisation du bois indigène.

Un parc périurbain a-t-il sa place dans nos forêts du Jorat ?
De plus en plus de monde fréquentent les forêts et plutôt qu’ils se dispersent un peu partout ce qui demande de l’entretien de sentiers et chemins il vaut mieux concentrer ces populations dans un périmètre donné comme par exemple dans le Bois des Brigands à Thierrens et rendre un pourcentage de la forêt à la nature, sans intervention de l’homme.

Les incidences sur votre travail si ce projet se réalise?
Il faudra utiliser les chemins pédestres officiels qui existent déjà avant d’en créer d’autres. Pour l’entretien ce sera plus facile à gérer et à contrôler notamment au niveau sécurité.

Comment voyez-vous votre profession dans l’avenir ?
Le côté administratif prendra une part de plus en plus importante. Avant 70% de notre travail se passait sur le terrain et aujourd’hui ce même pourcentage se gère devant l’ordinateur. L’informatique est un outil très utile et on s’adapte à cette nouvelle technologie. Nous avons 1343 hectares de forêt à gérer et la crainte que l’on peut avoir est que la rationalisation débouche sur une diminution des postes de travail.
 

Triage de St-Cierges - Regroupées sous le nom d’Association des propriétaires forestiers du triage de St-Cierges et environs, les communes du triage totalisent 1343 ha de forêts répartis entre le plateau du Jorat, le vallon de la Menthue et le vallon de Sauteruz. Les forêts privées représentent 587 ha, forêts publics du triage 746 ha, forêts cantonales, fédérales 10ha. Les communes sont Bercher, Boulens, Fey, Montanaire et Ogens. Elles sont regroupées en gestion commune confiée au triage depuis 2004. Ce mode de gestion a déjà fonctionné à satisfaction lors de l’ouragan « Lothar » et ses 130’000m3 de bois renversés et bostrychés. Organisée en association de droit privé, l’association des propriétaires forestiers du triage est constituée par une assemblée de représentants des municipalités. Président Urs Ackermann, Ogens ; Membres Patrick Pesquet, Fey ; et Thierry Devallonné, St-Cierges. Garde forestier Gaëtan Fässler.


Août 2017

Page précédente

Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

Haut de page