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Interview : Pascal Dessauges

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Echallens

Pascal Dessauges, la fonction qui lui va comme un gant
 

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Passionné par les relations humaines, le Préfet du district du Gros-de-Vaud a de la musique dans la voix, la bonne humeur dans le regard et le verbe sympathique. Père de trois enfants, il partage son temps entre les rendez-vous avec ses concitoyens, les autorités communales du district, les sociétés locales. Les difficultés d’une époque où parfois le rêve se cogne à la dure réalité font partie du job de cet homme dont l’enracinement terrien se traduit par une spontanéité franche et un amour inconditionnel pour les gens.

Un entretien avec Dany Schaer

L’Echo du Gros-de-Vaud. Ça y est, un an déjà que vous êtes revenu au bercail ! Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Pascal Dessauges.
Chaque jour qui passe m’apporte le plaisir de travailler dans ce beau district. C’est une grande chance d’avoir pu revenir dans la région et aussi d’avoir pu commencer mon activité durant un an et demie à Morges. J’ai pu me former dans une région qui n’était pas la mienne et nouer des contacts qui perdurent toujours notamment avec mon ancienne collègue Andrea Arn.

Que ressent-on à dénouer les conflits et entrer dans l’intimité de ses concitoyens ?
Les personnes qui font appel au Préfet savent qu’il représente une Autorité qui va essayer de trouver une ou des solutions aux problèmes évoqués. Une confiance s’installe avec les personnes. Chaque situation est différente mais toujours intéressante. J’aime les contacts humains et je ressens une grande satisfaction lorsque nous trouvons une solution.

Le district change. Avec les fusions de communes Echallens sera bientôt une ville, un nouveau défi qui se présente ?
C’est une évolution normale avec les nouvelles personnes qui viennent habiter le district. Les attentes de ces gens évoluent au fur et à mesure et toutes les communes impliquées dans le processus de fusion tentent de trouver des solutions pour l’avenir. Ces projets ambitieux ne sont pas un problème mais une façon de répondre aux nouvelles attentes de notre population.

De moins en moins de communes, moins d’élus aussi, on s’éloigne du contact direct avec les villages ?
Tout regroupement implique que l’on prenne le risque d’un éloignement. Dans ces projets chaque village est, en principe, représenté au sein des nouvelles autorités et à chaque élu revient une certaine responsabilité du maintien de l’information dans les anciennes communes. Depuis mon entrée en fonction tant à Morges que dans le district du Gros-de-Vaud, je me suis rendu compte qu’il y a différentes manière de faire. Soit une mise en place de l’information par les autorités de la nouvelle commune soit une initiative citoyenne visant à réunir un représentant de la commune et la population villageoise à intervalle régulier. Il est aussi important de se rappeler que les séances des Conseils sont publiques. Il est vrai qu’il est primordial que l’information circule si l’on veut maintenir intérêt et cohésion.

Grandir veut aussi dire changer de mode d’élection, un changement de cap pour les communes?
Celles habituées à une élection majoritaire devront passer dès 3000 habitants à une élection au système proportionnelle ce qui implique que l’élection deviendra un vote pour un mouvement politique en lui attribuant un certain nombre de sièges. Un changement par rapport aux communes fonctionnant jusqu’alors selon le système majoritaire et sans couleur politique affirmée. En prévision de ces modifications qui entreront en vigueur pour les prochaines élections communales, certaines personnes ont formé un groupe de l’Entente communale comme à Echallens par exemple.

Quel regard portez-vous sur l’après 9 février pour le district ?
Il ne m’appartient pas de faire de la politique. Une inquiétude cependant concernant les mesures qui pourraient être prises par les pays européens et pouvant poser problème pour les étudiants ainsi que dans les domaines de la recherche. J’y suis sensible et j’écoute aussi mes enfants. Il s’agit de voir quelles mesures définitives seront prises car si les étudiants de nos régions sont touchés les étudiants étrangers qui viennent se former dans nos hautes écoles le seront aussi. Les négociations en cours évalueront certainement cet aspect.

A 50 ans, avez-vous l’impression d’être à un tournant important de votre vie ?
Il n’y a pas un matin où je regrette d’aller à mon travail. C’est une chance de pouvoir occuper cette fonction de Préfet. J’ai toujours apprécié les activités variées, professionnelles et de loisirs. J’ai fait partie d’un grand nombre de sociétés et dans cette nouvelle fonction je peux m’engager dans toutes les thématiques de notre région.

Où puisez-vous cette extrême bonne humeur et ce rayonnement qui vous caractérisent ?
Les gens et les contacts que j’établis me permettent de me ressourcer. Le fait de pouvoir m’appuyer sur ma famille est important. Les aléas de la vie et certaines décisions temporaires permettent de faire le point pour retrouver ensuite l’harmonie et les vraies valeurs de nos existences. Le dimanche est le moment où nous sommes tous ensemble et c’est «papa » qui est aux fourneaux.

On dit que lorsque l’on devient préfet on ne quitte cette fonction qu’au moment de la retraite ?
On ne sait pas ce que nous réserve l’avenir (en riant…) mais mon vœu est d’œuvrer dans cette région du canton pour le bien de ses habitants et habitantes et celui du district le plus longtemps possible.

Qu’est-ce qui émeut Pascal Dessauges ?
Plusieurs choses. Le fait de ne pas pouvoir apporter un conseil ou une aide à quelqu’un qui attend ça de moi. L’injustice surtout quand je sais que des personnes que je connais traversent des périodes difficiles après un accident ou une épreuve tragique. La beauté de la nature qui nous entoure. Le miracle de la vie.

 
Paru le vendredi 4 avril 2014 dans l’Echo du Gros-de-Vaud

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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