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Interview : Jacques Nicolet

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Vaud

Jacques Nicolet, un homme de tempérament au perchoir
 

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Né en 1965, agriculteur et syndic de Lignerolle, Jacques Nicolet est entré au Conseil communal de son petit village du nord-vaudois à l’âge de 20 ans, à la Municipalité à 28 ans et au Grand Conseil vaudois en 2008. Père de 4 enfants et grand-père de trois petites filles, le nouveau président du Grand Conseil est un homme direct, engagé et très actif dans la défense professionnelle et l’agriculture.

Interview Dany Schaer

Le Nouveau Pays Vaudois. Pourquoi êtes-vous attaché à la politique ?
Jacques Nicolet. Je suis quelqu’un qui apprécie les défis. J’ai horreur de la figuration et je me suis engagé pour mon village dès l’âge de 20 ans. L’UDC correspond à ma sensibilité. Jean-Pierre Gaudard, aujourd’hui décédé, était un ami. Lors de sa démission du grand Conseil j’étais 1er des viennent ensuite. J’apporte dans ma fonction une expérience et la volonté d’être utile pour ma région.

Vous êtes à la tête d’une exploitation agricole. Quel genre de boss êtes-vous, dictateur ou sympa ?
Exigeant et rigide. J’ai horreur de l’amateurisme. Je sais aussi être reconnaissant quand les collaborateurs le méritent et qu’ils s’impliquent dans la bonne marche de l’entreprise.

Avec les années l’ambition s’affine ?
J’ai la chance de faire ce que j’aime avec passion et conviction. Agrandir l’exploitation et partager ce challenge avec mon fils Jonathan est un projet ambitieux. En politique j’ai la même ambition. Faire avancer les choses et développer mes capacités de persuasion tout en restant à l’écoute des autres. J’ai pu faire interrompre les négociations sur l’accord alimentaire de libre-échange et maintenant il faudra défendre l’initiative en faveur de la sécurité alimentaire à Berne. C’était une bataille difficile mais passionnante. Il fallait trouver des synergies, tenir compte des avis contraires tout en cherchant des alliances.

Qu’est-ce-qui peut mettre le Président du Grand Conseil hors de ses gonds ?
L’irrespect, le mensonge, la méchanceté gratuite et la trahison. J’admets la critique constructive mais je déteste la polémique. Souvent je m’inspire de ce que disait mon papa : «Laisse bon nez ! Laisse mûrir les choses ». Mais je n’oublie pas que je suis un Scorpion j’ai une terrible carapace…

Vous êtes attaché à la notion de liberté, est-ce essentielle pour vivre heureux ?
Liberté d’entreprendre, liberté de parole, être en accord avec ce que l’on fait et ce que l’on dit. Un agriculteur bénéficie de beaucoup de liberté même si aujourd’hui nous sommes liés aux prestations financières et à des contraintes de plus en plus strictes. Mais il est encore possible de se diversifier et de garder un esprit indépendant. Je me battrai toujours pour défendre notre liberté.

Quelles sont les personnalités politiques qui vous ont marqué ?
Jean-Claude Mermoud sans hésitation. Nous étions tous les deux chauffeurs de camion dans l’Armée. Les deux seuls de la compagnie. J’admirais son calme, son sens des responsabilités et sa capacité d’analyse. C’est un Conseiller d’Etat qui m’a impressionné. Il était un excellent « généraliste » et connaissait tous les dossiers. Il tentait d’apporter des solutions dans le respect de tout le monde. Un grand homme.

Le temps qui passe une des choses incontrôlables. Une angoisse parfois ?
J’ai eu plus de peine à passer les 40 ans que la barre des 50. Ce que j’espère c’est de rester en bonne santé et garder en moi la passion pour ce que je fais, pour ceux qui m’entourent ainsi que pour la nature. Nous avons la chance de vivre dans un pays beau et sensible. Il faut savoir en profiter et maintenir notre qualité de vie.

Quelles sont vos loisirs quand il vous reste un peu de champ libre?
Ecouter Johnny Hallyday. J’étais à l’un de ses concerts avec mon gamin lorsqu’il avait 7 ou 8 ans. C’est un artiste qui rassemble trois générations de fans lors d’un concert. C’est fantastique. J’aime aussi la randonnée à pied et les moments d’isolement. C’est ainsi que je me ressource vraiment. Traire lorsque les bêtes sont à l’alpage me procure un bien être énorme. Ce contact avec l’animal, la fraîcheur de l’herbe et l’air de la montagne, un réel bonheur.

Dès la rentrée vous prendrez votre fonction de Président du Grand Conseil. Cela veut dire mettre vos idées politiques dans un tiroir ?
Le président doit être le digne représentant de son canton et de ses citoyens. Il représente une institution et a la charge de son bon fonctionnement. Je n’oublie pas qu’avant d’être des politiciens, nous sommes des hommes et des femmes avec un parcours de vie différent. C’est ce qui fait la richesse du Parlement et il est vrai que durant un an ma priorité sera de répondre aux exigences de cette fonction.
 

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Dany Schaer - Journaliste-photographe - Tous droits réservés ©2010-2024

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