Peyres-Possens
Véronique Gilliard, nouvelle syndique de Montanaire
Son style est l’ouverture, la transparence, la collégialité.
L’infirmière citadine venue s’établir dans un petit village du
Plateau du Jorat il y a douze ans savoure son nouveau défi.
Construire ensemble une commune, chercher des solutions en
gardant à l’esprit les notions de justice et prendre des
décisions équitables pour tous.
A l’écart du trafic, à quelques mètres du centre du village,
Véronique Gilliard ouvre la porte de sa maison. Une première
neige à ne pas mettre un chat dehors, les siens ronronnent au
salon. La volière abrite des couples de perruches et près de la
baie vitrée les poissons dans leur aquarium donnent au lieu un
aspect calme et serein.
Interview Dany Schaer
Les élections 2ème
tour ont brouillé les prévisions, une surprise ?
Eloignée de quelques kilomètres de Thierrens et n’étant pas de
la région je n’ai pas vraiment entendu ce qui se préparait.
C’est le risque du jeu politique de ne pas être élu.
Votre élection tacite pour le poste de syndique. Vœu ou
sauvetage ?
A vrai dire j’aurais préféré une élection pour donner un
choix de plusieurs candidats à la population.
L’infirmière syndique sera entourée de sept municipaux
agriculteurs et une retraitée. Un équilibre délicat ?
Les agriculteurs ont une bonne connaissance de leur territoire
et souvent ils ont aussi d’autres professions dans leur bagage.
La citadine que je suis a besoin de cette connaissance de
terrain et d’expérience. Ils connaissent la mentalité de leur
coin de pays. Avec les fusions les personnes les plus
disponibles sont les agriculteurs, les retraités et les femmes
au foyer ou qui travaillent à temps partiel.
Quelle syndique serez-vous ?
Démocratique et collégiale. Nous devrons déjà apprendre à
nous connaître pour ensuite consolider les liens. Prendre du
temps et éviter de se précipiter. Je serai à l’écoute mais il
est vrai que les demandes des citoyens devront se faire à
travers l’administration mise en place dans les bureaux situés à
Thierrens. Les conseils généraux n’existeront plus mais le
citoyen aura un droit référendaire et d’autres possibilités
s’ouvrent pour participer à la vie de la commune. Les séances du
Conseil communal sont publiques.
Les enjeux prioritaires et les écueils à éviter ?
Chercher le consensus dans une notion de justice. Les
autorités de Montanaire doivent prendre des décisions équitables
pour tous et appliquer les mêmes règles pour les neuf villages.
Les habitants doivent prendre en mains l’organisation des
manifestations villageoises de manière à préserver les
traditions. Il n’y a pas que le portemonnaie dans une fusion de
communes et les autorités ne peuvent pas tout faire. Nous devons
construire Montanaire à partir de ses entités et garder les
spécificités de chaque village. Dans les villes les liens se
créent par quartier et la campagne a ses villages.
Que souhaitez-vous aux habitants de Montanaire pour 2013 ?
La santé et que l’on débute cette vie commune le mieux
possible. Qu’ils se sentent de Montanaire aussi et soient
indulgents. Tout ne sera pas réglé d’un claquement de doigt.
Nous avons beaucoup de travail à faire ensemble.
Trois questions d’actualité
Le dopage dans le sport ?
On ne doit pas jouer avec sa santé. Le constat est triste
pour le monde sportif.
L’escalade de la violence ?
Les gens ne savent plus régler les problèmes autrement. Il
est temps de revoir les règles.
La chasse aux riches ?
Elle existait déjà en 1789. Chaque pauvre est de trop, il
faudrait trouver un équilibre acceptable. La Suisse est dans une
situation privilégiée.
Petite biographie
Véronique Gilliard est mariée et mère de deux enfants.
Infirmière de profession elle quitte son travail à la naissance
de ses enfants. Un choix de vie qui la conduit avec sa famille à
Peyres-Possens. Un terrain, le soleil sur le Jura et la voilà
conquise par l’endroit il y a douze ans. Municipale de sa
commune depuis 2006 et syndique depuis 2008, l’infirmière est
aujourd’hui syndique de Montanaire. Une joyeuse ménagerie occupe
les lieux - chats, poissons, oiseaux, lapins, oies offrent à la
citadine cet environnement dont elle rêvait pour sa famille. |
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