Château-d’Oex
Céline Baux, une battante sous les couleurs de l’UDC
« Château-d’Oex est le plus bel endroit du monde ! »
Si c’est la
présidente du Conseil communal qui le dit…
Après plusieurs voyages autour de la planète, Céline Baux
revient au pays. Sa philosophie, vivre intensément chaque
instant comme s’il devait être le dernier.
C’est une fin d’après-midi du mois de juin. Le soleil joue avec
les nuages, les enfants courent dans les champs, la maison de
bois foncé est typique de la région. Céline Baux c’est avant
tout un sourire éclatant, une spontanéité, la franchise et un
contact naturel. Nous échangeons quelques mots pour faire
connaissance et j’apprends que la passion de la moto peut être
synonyme d’accident pour une jeune femme de 18 ans. Une bagnole
qui fonce, une moto au mauvais endroit et Céline reste sur le
bitume des vertèbres fracturées. L’insouciance de la jeunesse,
comme elle dit, l’a aidée à croire à un avenir possible. La
volonté, le courage, l’amour des siens et un peu de chance ont
fait le reste.
Elle marche et part à la découverte d’autres continents la joie
de vivre en bandoulière. En Nouvelle Zélande elle rencontre
Simon, son futur mari. Quelques pays plus loin ils décident de
faire leur vie ensemble. Ils vivent à Château-d’oex, dans la
maison familiale avec Elisa et Mathew, leurs deux enfants. Simon
travaille à 80 % à l’EPFL et Céline à mi-temps dans un bureau de
géomètre. Une activité qui lui permet d’être présente pour ses
enfants à midi et papa s’en occupe le mercredi. Il profite pour
leur parler anglais, la langue de son pays d’origine.
Dans le Pays-d’Enhaut, l’UDC n’a pas tout à fait la même couleur
que dans les villes. Céline Baux baigne dans le parti depuis son
enfance. Elle entend parler PAI à table, sur le banc devant la
maison, au café. La politique s’empare de cette battante qui
adore ça: « J’aime la stratégie, les discussions, les débats et
la recherche de solutions satisfaisantes. Ici, les partis
existent mais au sein du Conseil communal les intérêts de la
communauté priment sur les idéologies».
La présidente du Conseil communal souhaite renforcer le secteur
de la santé. «Un crédit d’étude a été accepté par le conseil et
des démarches sont en cours pour sauver l’hôpital. Un centre de
médecine dentaire ainsi qu’un centre de bien-être pourrait voir
le jour. Un investisseur est intéressé et le site prévu se prête
au profil du projet. Il est à proximité de l’hôpital et permet
de mettre en place une synergie entre les deux établissements ».
Si la région est belle, le prix du terrain et des constructions
atteint des sommets. La question des lits froids, la burqa ou
les conditions de travail préoccupent la jeune politicienne.
Que pensez-vous des débats sur la burqa?
Je ne suis pas pour l’interdiction mais pour la prévention.
Expliquer qu’il n’est pas dans nos mœurs de sortir le visage
caché et tenter de convaincre. Mais on ne peut pas sanctionner
les touristes.
Que pensez-vous des working poor et notamment les salaires
pratiqués dans l’hôtellerie ou l’agriculture?
Il vaut mieux travailler pour un salaire bas que d’être au
chômage. Cela dit, je suis favorable à une aide sociale pour
ceux et celles qui travaillent à 100% et qui sont en situation
régulière dans notre pays. Chaque travailleur doit pouvoir vivre
décemment et élever sa famille avec le fruit de son travail.
En somme vous acceptez que les services sociaux paient pour
des patrons qui versent un salaire indécent à leurs employés ?
Oui, mais des contrôles sévères doivent être mis en place de
façon à éviter les abus. Le patron qui a une situation
financière qui le permet doit verser un salaire décent à ses
employés. L’aide complémentaire ne doit être que transitoire et
permettre à l’économie de fonctionner et aux travailleurs de
vivre.
Pour l’avenir, avez-vous des ambitions au niveau de
l’Exécutif?
Pas pour l’instant. Mes enfants sont trop jeunes et ils ont
besoin de ma présence à la maison. Peut-être dans quatre ans
mais j’ai beaucoup de plaisir « à tirer les ficelles » au niveau
législatif. Cette année à la présidence du Conseil communal est
une expérience passionnante.
Votre stratégie pour 2011 ?
La recherche de candidats, convaincre les indécis et
expliquer ce qu’est la politique. En 2007, Christoph Blocher a
attiré beaucoup de personnes qui ne savaient pas ce que c’était
que la politique.
Quel projet aimeriez-vous développer sous les couleurs de
l’UDC ?
Le bilinguisme à l’école. Que les enfants commencent à
parler plusieurs langues dès les petites classes. Que les
professeurs enseignent certaines matières dans leur langue
(gymnastique en allemand, dessin en italien ou bricolage en
anglais par exemple). Le petit enfant est très perméable à
l’apprentissage des langues. Ce devrait être une priorité dans
le programme scolaire.
Dany Schaer
Paru dans « Le Pays Vaudois », juillet 2010
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