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Interview d’Anastasia Tendon

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Interview
 

De Saint-Pétersbourg à l’UDC Vaud il n’y a qu’un pas

 
Un pas de géant tout de même ! Anastasia Tendon s’engage à l’UDC en tant « qu’étrangère » pour défendre les valeurs suisses. Secrétaire pour la section de Renens, la jeune femme est sensible aux droits politiques des étrangers dans le canton de Vaud.

Samedi 21 novembre 2009, Bowling de Lausanne, l’endroit situé entre cité et lac accueille le séminaire organisé par Claude-Alain Voiblet, secrétaire général UDC Vaud. Une matinée d’automne pour parler de la prise en compte des étrangers au sein du parti. Invitée à s’exprimer, Anastasia Tendon accepte d’évoquer son parcours et son appartenance à l’UDC, un parti à la réputation plutôt sévère vis-à-vis des étrangers.

Arrivée en Suisse de sa Russie natale en 2001, Anastasia n’a alors que 24 ans. Son oncle, en relation avec des amis suisses, est à l’origine de sa venue dans notre pays. Inscrite à l’Université de Neuchâtel en langue moderne elle souhaite rapidement changer de filière et poursuivre des études en économie. Les ennuis ne se font pas attendre. La Police des étrangers s’étonne de ce changement de filière universitaire. Malgré les explications fournies par Anastasia elle essuie un refus. Des études en économie en vue d’une carrière professionnelle en Suisse n’est pas un programme qui séduit ses interlocuteurs.
 

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Anastasia Tendon

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Entretien avec Dany Schaer

Le Pays Vaudois. Comment vous sentiez-vous à ce moment-là ?
Anastasia Tendon. Déstabilisée et je voyais tous mes projets s’effondrer. Mon amoureux à l’époque m’a proposé le mariage. Rien de romantique en cela mais le seul moyen pour continuer des études et trouver un emploi en Suisse.

Vous voulez dire que vous vous êtes mariée dans le seul but de rester en Suisse ?
Non, j’étais amoureuse de mon futur mari mais nous n’avons pas eu le temps de vraiment nous connaître et profiter de ces premiers mois de relation sans penser tout de suite au mariage.

Vous comprenez que l’on puisse avoir des doutes sur une telle union ?
C’est compréhensible, mais aujourd’hui notre couple est solide.

Vous avez un fils de 4 ans, Serguey, votre mari Jérôme est conseiller en vente. Avez-vous trouvé un emploi qui réponde à vos aspirations ?
Après deux ans au service des Sports à Neuchâtel j’ai occupé un poste dans une société financière. Ensuite, j’ai été engagée par une banque de la région où j’ai suivi une formation comme assistante en gestion. Malheureusement je dois quitter cette fonction à fin 2009.

Connaissez-vous la raison de cette perte d’emploi ?
On m’a fait comprendre que ma nature, mon langage, mon accent ne correspondent pas à l’image que les clients attendent du personnel de leur banque.

Une injustice à vos yeux ? Certainement par rapport aux citoyens suisses

Pourtant vous êtes naturalisée depuis 2008 ? Mes origines semblent être un handicap dans ce cas précis.

Vous entrez à l’UDC, vous êtes secrétaire de la section de Renens. Pourquoi le choix de ce parti ?
Je veux m’intéresser à ce pays et m’attacher aux valeurs suisses. Je partage la plupart des idées du parti.

Lesquelles par exemple ? La volonté d’intégrer les personnes étrangères qui font un effort en ce sens. La lutte contre la criminalité étrangère et les abus. C’est aussi un parti qui anticipe les problèmes et reste conséquent dans ses choix. Il suit une ligne claire et cohérente.

L’étiquette UDC n’est-elle pas difficile à porter avec un nom étranger ?
Je m’efforce de dire autour de moi que les leaders du parti ne sont pas xénophobes. J’ai été bien accueillie, écoutée et encouragée. Venue d’un pays communiste je peux comparer et j’apprécie de pouvoir m’exprimer librement avec des collègues de l’UDC. Malheureusement beaucoup de personnes étrangères sont influencées par l’image véhiculée par les médias. Je crois que c’est à nous de témoigner et de faire passer un message. Et comme on dit l’«Union » fait la force.

Dany Schaer

Paru dans « Le Pays Vaudois », janvier 2010

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Dany Schaer - Journaliste-photographe

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