Ropraz
« L’animal et moi » une relation ou une exploitation ?
L’Estrée présente une exposition qui questionne notre
relation aux animaux. Pour amorcer cette interrogation, des
images de la réalité quotidienne de ces bêtes dont on ne mesure
pas toujours les souffrances. Un regard sans complaisance sur ce
qui se passe derrière les portes des élevages et des abattoirs.
« Les animaux du monde existent pour des raisons qui leur
sont propres. Ils n‘ont pas été faits pour les êtres humains pas
plus que les noirs ont été faits pour les blancs ou les femmes
pour les hommes », Alice Walker, écrivaine
Une citation qui nous place devant une question fondamentale.
Quels arguments avons-nous pour justifier l’exploitation animale
? Une rationalité supérieure légitimant la loi du plus fort en
prétextant que les humains sont plus intelligents que les autres
animaux et ont plus de capacités ? A ces questions on peut aussi
répondre qu’un simple fait demeure : on peut vivre sans manger
les êtres ressentant des émotions et sans infliger ce que l’on
ne voudrait pas qu’on nous fasse.
Regard… « Fondamentalement, l’animal est
cet être qui, comme nous, regarde le monde…et nous regarde.
Aucune plante, aucun paysage, aussi splendide soit-il, ne peut
dans la nature faire ce que peut n’importe quel animal : nous
voir et nous faire comprendre que nous sommes vus ». Alain
Gilliéron nous parle de son choc émotionnel en découvrant ce
texte de Jean-Christophe Bailly. « Il m’a chamboulé. Si à
l’époque dans la ferme familiale on s’occupait des vaches et des
cochons ce n’était pas l’industrialisation et le non-respect de
l’animal. Ça me rappelle le film de Charly Chaplin « Les temps
modernes » avec l’humain remplacé par l’animal. J’ai vu un
convoi Vache X13 et ça je ne le supporte pas. Ensuite j’ai
rencontré Ursula Brentano et Anushavan Sarukhanyan.
Abraham Lincoln, président des Etats-Unis qui a permis d’abolir
l’esclavage disait : « Je suis en faveur des droits des animaux
autant que des droits de l’homme ». Deux ouvrages font référence
en la matière. « Animaux, humains et morale » de Richard Ryder
ou « Le cas pour les droits des animaux » de Tom Regan, paru en
1983. « La reconnaissance de ce droit signifie que nous devons
abolir et pas simplement réglementer les pratiques établies de
l’exploitation animale parce qu’elles supposent que les animaux
sont la propriété des humains », explique Anushavan Sarukhanyan,
co-organisateur de l’exposition L’Animal et moi.
L’exposition est composée de dessins d’enfants,
photographies, sculptures, articles de presse, vidéos, livres.
Une exposition courageuse qui suscite la prise de conscience de
notre responsabilité envers les animaux. Une conférence de
Enrique Utria « Les animaux ont-ils des droits » aura lieu à
l’Université de Lausanne, Dorigny le jeudi 15 mai de 17h30 à
19h15. Le conférencier est philosophe et spécialiste de
l’éthique animale.
L’Animal et moi, Fondation l’Estrée, exposition
présentée du 12 avril au 31 mai, rte de Bourg-Dessous 5, Ropraz.
Exposition ouverte tous les jours de 14h à 19h sauf le mardi.
Tél. 021 903 11 73.
www.estree.ch
Dany Schaer
Paru dans l’Echo du Gros-de-Vaud et le Journal de Moudon, avril
2014
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